Visiteur, bienvenue sur ce blog. Celui-ci est sans prétention, il n'existe que pour partager quelques bons moments passés sur mon vélo et si possible vous donner envie d'en faire autant. Bonne lecture et revenez quand vous voulez.

Le Col Agnel

Chaque année un objectif, pour moi le choix va souvent vers un ou plusieurs grands cols, c'est ce qui motive le cycliste à effectuer des sorties d'entraînement dès le printemps venu et parfois même au sortir de l'hiver.
Depuis longtemps j'avais coché le col Agnel à la frontière Franco-Italienne, voilà qui est fait.
Toujours escorté de mon pourvoyeur en nourriture, ma chère et tendre épouse qui m'accompagne avec son VAE en gérant au mieux sa batterie pour atteindre le but convoité et qui nécessite d'appuyer fort sur les pédales pour y arriver.


Nous partons de "Fort Queyras" d'abord par une petite mise en jambe en fond de vallée jusqu'au pont de ville vieille que nous franchissons en nous préparant à mettre "tout à gauche" pour affronter la première rampe qui coupe le souffle compte tenu de l'altitude de départ.
Un grand virage à droite puis un second, plus haut, à gauche et le rythme est pris. Bonjour à la demoiselle coiffée en passant et nous voici aux portes de Molines en Queyras, un replat qui permet de découvrir l'église Saint Romain et son clocher typique du Queyras et accessoirement de s'alimenter car l'effort commence vraiment maintenant. 


Un panneau indique "ITALIE", nous laissons donc la route de Saint Véran, provisoirement car en redescendant nous ne manquerons pas de venir nous ravitailler en miel chez notre fournisseur favori "le chalet du miel" un peu plus loin sur celle-ci.






Nous voici donc dans une deuxième rampe pour accéder au village de Molines et ses chalets en mélèze, les motos sont nombreuses sur cette route et souvent irrespectueux des pauvres cyclistes qui respirent les odeurs d'échappement, mais il faudra faire avec jusqu'au sommet.


La RD205 traverse d'abord "Pierre grosse" puis "Fontgillarde" derniers hameaux avant la haute montagne qui nous voit franchir la côte 2000, passage délicat à partir du quel la respiration est plus difficile, surtout psychologiquement.











La route est agréable jusqu'à  la jonction avec l'ancien canal de Rouchas, le long duquel nous pouvons découvrir les statues érigées en hommage aux paysans locaux.
Le profil change véritablement à cet endroit et les pourcentages deviennent vraiment important sur 5km. 





Heureusement le paysage, l'ambiance attisent l'envie de continuer et l'arrêt photo permet de se détendre pour mieux repartir.






Enfin nous atteignons le refuge Agnel très fréquenté en cette fin d'été et nous commençons à bien voir le col, mais qu'il est encore loin! pourtant encore 3km mais quels 3km. 





Allez courage, un virage, puis un autre et nous voici sous le col, à portée de fusil, soudain les forces reviennent et voici le sommet. Au moment où, ils nous semble être devenus invincible et capable de grimper encore et encore! ce doit être le manque d'oxygène.

 

La Cîme de la Bonette


Programmée au début de ce mois mais des impondérables m'ont obligé à décaler mon projet. En plus le mauvais temps de cette semaine m'a fait un moment penser que c'était partie remise pour cette année.

Mais voici que dame météo m'offre un créneau ces trois jours à venir. Donc demain départ pour notre camp de base à Embrun avec ma petite femme qui va tenter d'arriver au col avec son vélo à assistance électrique et si tout va bien l'escalade est pour samedi pourvu que la neige est fondue d'ici là.

La Bonette
Nous voici de retour après cette très belle ascension de la Cime de la Bonette. Une belle journée de fin d'été avec malgré tout des températures assez basses. Je l'ai surnommé la fusée à 4 étages. Pour atteindre le dernier vallon il faut franchir 3 paliers bien visibles sur la carte et qui, au final, permettent une bonne adaptation à cette difficulté particulière à la haute montagne: le manque d'oxygène.
Je ne crois plu que ce soit vrai mais c'est haut quand même
Nous avons démarré notre montée au centre de Jausiers aux alentours de 11h. Dès le pont sur l'Ubaye franchi la route commence à s'infléchir et bientôt le premier panneau indique le sommet à 23kms et à 2802m d'altitude. Les pourcentages sont assez sympa et permettent de s'échauffer tranquillement jusqu'au pont sur le torrent Abries.
La montée commence sérieusement à cet endroit et sur 2kms on reste sur des pentes qui oscillent autour de 5% pour atteindre le Serre de Lans, dernier signe de civilisation! avant d'entrer au "paradis". Bien que "paradis" soit un grand mot car il faut faire abstraction du bruit dû aux motards en surnombre sur cette route.

passage du 2°verrou

De suite après le village on peut découvrir le premier verrou qui permet d'atteindre les 1800M après quelques beaux virages en épingle, mais avec des pentes un peu plus soutenues entre 7 et 8%. 

Voici donc le deuxième étage, la végétation  change ce sont les Pins et les Mélèzes qui prédominent dans ce vallon. 
 
Très vite on devine le 2° verrou, la pente est toujours
soutenue avec quelques passages plus relevés mais sans problème pour le cyclo entraîné. Les arbres se raréfient nous arrivons à l'étage alpestre. 



Passage à 2000m
Quelques lacets plus haut la moitié du parcours est fait en même temps que les 2000m sont franchis et nous arrivons au 3° étage. 
  
Merci aux ponts et chaussée qui viennent de refaire la route rien que pour nous,dommage pour cette odeur de bitume qui gâche la sensation d'air pur sur 1km. 
ça sent bon le bitume


 

 
Un petit ru permet de se rafraîchir le visage
car malgré la température assez basse la sueur coule à gros débit. 
 






 
 
La montée se poursuit par une succession de virages en épingle qui font prendre rapidement de l'altitude et en jetant un regard vers le bas on se rend bien compte du travail accompli.


Sourire, le photographe (www.declicphoto.net) nous attend dans un ce ces virages pour la photo souvenir de cette ascension mythique.

 
Dame Marmotte
 
Une marmotte, qui habite dans une buse d'évacuation d'eau, habituée au trafic incessant n'a même pas peur tout juste rentre t' elle dans sa cachette le temps de notre passage et elle ressort de suite après pour recommencer d'engranger des réserves pour l'hiver.




  
Voici donc le 3° verrou franchit et nous arrivons au petit lac des Eissaupres où nous avons décidé de faire une pause restauration. Au bord du lac un parking est envahi par une flotte de voitures de sport "LOTUS" et qui font l'admiration des quelques touristes alentours. Nous sortons le casse croûte de nos sacoches et nous rechargeons nos batteries pour la deuxième partie de la journée.
 
Le Lac des EISSAUPRES

Mais il faut reprendre la route car le sommet est encore loin, 5kms qui comptent triple à cette altitude. Surtout que les 3 prochains sont parmi les plus durs du parcours. 



Caserne de Restefond

Au passage nous traversons l'ancienne caserne de Restefond, annexée en cette période par les amateurs d'astronomie.




La Bonette


Voici qu'enfin la Bonette apparaît au détour d'un virage. 













Une formalité nous attend avant d'en finir, puisque dans le dernier virage avant d'attaquer l'ultime kilomètre une petite route amène au Faux col de Restefond (FR-04-2639) que je ferai en aller retour me promettant d'y revenir avec mon VTT pour grimper au col de Moutière.

Au faux col de Restefond vue sur la Bonette
C'est donc parti pour le final, encore un petit effort pour arriver enfin au col de La bonette (FR-04-2715) en passant juste à coté du "vrai" col de Restefond (FR-04-2692b)
que je gravirai a pied en redescendant tout à l'heure.
le dernier kilomètre


                                    Objectif atteint.


Pour terminer cette ascension en beauté, nous repartons pour faire le tour de la Bonette, point culminant de la journée. Un bel effort est nécessaire pour enfin remercier les cieux de nous avoir donné la force et le courage d'accéder à ce but.
L'arrivée à la cime de la Bonette

 
Arrivée de ma femme batterie à zéro pour les 300 derniers mètres

 
Nous avions prévu de quoi nous couvrir pour la descente et nous ne regrettons pas de nous être chargé à la montée car il fait13°c au sommet. Nous redescendons  sur le col de la Bonette par le côté opposé et à l'ombre. Après quelques 500m un petit arrêt me permet d'un pas de géant d'accéder au col de Restefond qui permettait il y a longtemps de passer sur la Tinée avant l'ouverture de la Bonette.
Ascension du col de Restefond


Au col de Restefond

Vestige du poste de garde
Après cette journée bien remplie il ne nous reste plus qu'à redescendre, c'est frigorifié que nous retrouvons notre voiture.

Qui c'est qui a inventé les cols?

Non ce n'est pas Charlemagne!!!

L'Ardèche est un très très beau département, aride dans la partie méridionale, verdoyante sur les hauts plateaux mais partout on y franchi des cols à foison. 232 dénombrés sur le "Chauvot" dont 137 cyclables, je n'en ai franchi que 38 autant dire que j'ai de quoi faire.

Une belle période s'annonce en cette fin Août et nous ne sommes pas parti depuis longtemps avec notre cagouille.

le retourtour
Lamastre sera notre point de chute et le camping "le Retourtour" correspond à nos critères de sélection. Notre choix s'avérera excellent et il est a recommandé pour sa bonne tenue et la qualité de son accueil.

 Le premier jour, dès potron-minet nous voici parti pour un premier circuit dans le Vivarais et pour une première quête de 13 cols sur un circuit de 62kms. Un bon rendement de 1 cols tous les 5 kms.

C'est de Saint Barthélemy Grozon que nous démarrons par l'ascension du col du Mazel FR-07-633b une petite mise en jambe de 2kms et déjà 1 col de franchi. Nous découvrons le versant Est et entamons une descente tranquille sur Gilhoc-sur-Ormèze
Collection de tracteur
et au hasard d'un virage nous tombons sur un musée à ciel ouvert et nous pouvons admirer une collection de Tracteurs rénovés par un passionné qui expose celle-ci aux yeux des passants.

Gilhoc-sur-Ormèze semble endormie quand nous passons, nous profitons d'un point d'eau pour faire le niveau des bidons car la température dépasse déjà les 30° et la journée promet d'être chaude.
 
Un virage à droite et nous voici dans la montée du 2° col c'est reparti pour 2kms pour franchir le Col de Mayres FR-07-595. Jusque là facile, mais nous allons constater qu'en Ardèche si les cols ne sont pas très difficiles, les jonctions entre eux sont parfois laborieuses. Après le col de Mayres nous prenons la direction d'Alboussière et après 200m nous bifurquons sur une petite route pour rejoindre la route de St Perray, pas de col en vue mais la montée sur le Serre de la Maisonnette brûle les cuisses.

Heureusement cette petite route est très agréable et nous la regrettons très vite lorsque nous arrivons sur la D533 car les Ardéchois ont tendance a appuyer sur le champignon et a serrer le cycliste de prêt.
Nous devrons faire avec pour arriver au Col des Fans FR-07-0758 et redescendre au Col de la Rouveure FR-07-0626.
 
Nous avons droit à une petite pose en empruntant, au col de la Rouveure une petite route à gauche qui descend également au Col du Serre FR-07-0601.
La descente continue pour rejoindre à nouveau la D533 dans le village d'Alboussière où nous trouvons un point d'eau, il était temps la température est montée à 34° et nous devons compenser la transpiration que nous subissons.

Les bonnes choses ont une fin il nous faut remonter pour atteindre le Col de Leyrisse FR-07-0586 heureusement par une route ombragée.

S'en est fini du versant Est, nous virons à 90° en direction de Vernoux en Vivarais pour la suite du parcours, la chaleur devient dure a supporter, heureusement dans son ensemble se parcours est ombragé. L'itinéraire continue "à courbe de niveau" et c'est sans forcer que nous passons le Col de Ponsoye FR-07-0604b. Un peu plus loin il nous faut trouver une petite route sur la gauche qui amène au Col de la Croix St André FR-07-0708, mais avant le col, nous sommes en Ardèche, il y a un "faux col" qui nous amène à 700m en 1km à 12% avant de redescendre et de remonter à la croix St André. Vive St André.
Une belle descente ombragée permet de récupérer et d'atteindre sans forcer le Col de la Justice FR-07-0679b.

Vous l'avez compris ce récit s'adresse au chasseur de cols. Pour ceux qui sont durs de la feuille, ils vont comprendre avec le col suivant. Le tracol, si vous voyez ce nom de col préparer vous au pire, Tracol en Ardèche ça veut dire très dur.

Au col de la Justice, en partant en direction de Vernoux, tout de suite à droite démarre une petite route, ne prenez pas peur ça brule mais pas très longtemps. 500m à 14% avant que ça s'aplanisse un peu, on arrive à un hameau perdu, il faut continuer à pied 100m sur un chemin pour ne rien trouver si ce n'est un point haut qui marque le Tracol FR-07-0740b.

Reprenons notre périple par la descente sur Vernoux en Vivarais que nous évitons aujourd'hui car juste à l'entrée nous empruntons à droite la route qui mène à Chateauneuf les Vernoux, splendide village, où nous refaisons les niveaux de nos bidons.

Nous sommes au pied du onzième col de la journée, les efforts précédents commencent à se sentir et la longue montée se fait à l'énergie, c'est avec soulagement que nous franchissons le Col du Pialou FR-07-0813.

La fin se rapproche et c'est après une descente prudente que nous rejoignons notre point de départ. Mais le compte n'y est pas et deux autres cols nous tendent les bras à peu de distance.
Je précise que dans les deux il y a un Tracol!!! Nous voici donc reparti pour une formalité! la pente se redresse soudain à l'entrée dans le hameau du joli nom de "Tracol". Finalement, au courage, le Tracol FR-07-0640 est franchi, encore un effort et enfin voici le Col de St Genest FR-07-0709.

Voici une belle, chaude journée qui se termine avec 13 cols franchis, Charlemagne n'y est pour rien.

L'appel des cols

Mais qu'est-ce qui m'a pris ce mardi pluvieux de fin juillet d'ouvrir une carte topo pour tuer le temps? Et pourquoi avoir choisi la 3335OT?

Les Lacs Robert
Je tombe sur les lacs Roberts situés tout à côté de la station de Chamrousse.
Plein de souvenirs me reviennent à l'esprit de l'époque où je pratiquais le ski de randonnée avec mes amis d'un club Grenoblois, le lac Achard et un peu plus loin le col de l'Infernet, les Van petit et grand, le col de la Botte...... Soudain un éclair dans la cervelle le col de la Botte 2160m, l'Infernet 2026m et pourquoi pas à VTT?
Pour un chasseur de cols, comment résister?


Un petit tour sur CCway* pour voir l'ensemble des cols dans le secteur:
  • 9 cols à plus de 2000m autour des lacs Robert.

Les cols du secteur


Je connais très bien le secteur, enfin des souvenirs qu'ils m'en restent, je sais que le terrain n'est pas très roulant et que le portage qui me révulse ne pourra être évité. Mais 9 cols à plus de 2000 pour un "centcoliste" ne laissent pas indifférents.
La météo de fin de semaine est plutôt bonne, je propose à mon épouse une sortie montagne à Chamrousse, moi à VTT et elle me rejoint aux lacs Robert, en empruntant le téléphérique de la Croix de Chamrousse, avec le pique-nique.


Le col de la Balme
Il ne reste plus qu'à préparer mon itinéraire. Je sélectionne 6 cols conformes à mes capacités physiques et que je peux escalader sans prendre de risque.
J'avais remarqué également 2 autres cols situés un peu au dessus du Recoin : le Col Aiguille FR38-1819 et le Col de la Balme FR38-1820 que j'ajoute à mon itinéraire.

C'est donc par là que je commence mon périple, j'emprunte donc la route qui va m'amener au plus haut de la station. Quelques constructions récentes ont fait disparaître le chemin prévu mais en rusant un peu je retrouve l'itinéraire convoité. Très vite me voici à pied à pousser le vélo car les pourcentages menant au Col Aiguille dépassent largement mes capacités physiques. Heureusement le sentier qui mène au Col de la Balme est plus roulant, mais attention toutefois aux clôtures électriques.
 
La poursuite de mon itinéraire est une alternance de roulage, poussage pour rejoindre le passage redouté du couloir de Casserousse.
J'avais anticipé la difficulté et à l'aide d'un vieux sac à dos je m'étais confectionné un porte vélo sur le dos. Le moment de le tester est arrivé, 10 minutes pour installer mon système et me voilà arnaché a mon VTT dans le dos.

VTT prêt pour le portage et la combe de Casserousse
 J'attaque ce passage délicat, je sais qu'il va durer plus d'une heure mais je suis optimiste car je suis en grande forme en ce moment.
Je croise un père et sa fille qui n'en croient pas leurs yeux et qui me prodiguent des conseils de prudence.
Ils me demandent pourquoi je n'ai pas emprunté le téléphérique. Après les avoir rassuré sur mon expérience et expliqué mes motivations je reprend ma progression. Quelques passages m'obligent à des acrobaties pour passer le VTT il y a même un passage ou je suis obligé de faire descendre le vélo avant moi et qui m'interpellent sur les risques, omniprésents, à mon âge de me lancer dans une telle aventure.


La Brèche Nord
Enfin j'arrive au point le plus haut de cette "rocaille" et j'aperçois les lacs Robert. Une courte descente et je bifurque sur la gauche pour atteindre un premier col référencé "la brêche Robert sud" FR38-2010b ouf à 11m prêt il ne comptait pas!
Je peux enfin posé le vélo et démonter mon attirail qui m'a bien servi pour arriver là.
Sur "Gogolirt" entre la brèche sud et la brèche nord cela semblait aisé, sur le terrain ça l'était moins et c'est en poussant que j'ai pu y arriver. 4°col de la journée FR38-2042


Enfin je pouvais remonter sur le vélo pour descendre sur les lacs où m'attendais ma femme arrivée depuis bien longtemps déjà. Affamé, je me suis régalé tout en allégeant sérieusement son sac à dos.


Les Vans et le grand sorbier

Des lacs j'aperçois le 5° cols convoité le col de la Lessive FR38-2100 et une file ininterrompue de randonneurs, je décide de le by-passer car je ne me voyais pas escalader ce sentier escarpé au milieu d'eux avec le vélo sur le dos.

Le col de la Botte
La piste des lacs qui descend sur les lacs
Je remonte donc directement au col des 3 fontaines FR38-2175 en empruntant la piste de ski des lacs où je serai obligé une fois de plus de pousser le vélo.
Arrivé à ce col un aller retour me permet d'accrocher le 6°col FR38-2160 col de la Botte et après un ultime effort d'atteindre la croix de Chamrousse, point culminant de la journée.


 
La Croix de Chamrousse
Après une photo souvenir, ma femme redescend par le téléphérique et moi je me dirige vers la descente balisée en bleu "la panoramique"qui passe au dernier et 7° col de la journée FR38-2145 col de la perche.
Avec une dernière difficulté imprévue la traversée d'un troupeau de mouton qui avait décidé du même parcours sur les crêtes de Chamrousse d'où l'on peut jouir d'un extraordinaire panorama sur le Taillefer et sur le massif du Vercors.
Vue sur Grenoble et au fond le Vercors
Pour terminer cette journée physique mais productive en cols, la descente superbe, technique et ludique jusqu'à Bachat Bouloud permet d'effacer la douloureuse ascension du matin.
Une superbe sortie imprévue et 7 cols de plus dans la musette. Vivement que je sois jeune pour recommencer.
Vue du col des 3 fontaines

Papayou, Parpaillon

Carlos chantait son Papayou, moi je chante mon Parpaillon

entrée nord du tunnel 2645m
le général Berge maître d'ouvrage
Quelques fois l'armée a du génie et son Génie permit ce passage de 520m sous le col du même nom. La route tracée dans ce merveilleux vallon des Eyguettes est un plaisir de constance dans la pente.
Je l'ai gravi et pourtant il s'en fut de peu. Cette dépression importante de mi-octobre a amené la neige en grosse quantité et mon optimisme a été mis a mal ce début de semaine, MAIS le mercredi changement radical de météo, soleil et chaleur feront fondre la neige.
Après un petit kilomètre à plat permettant une remise en route de la machine après l'ascension de la veille dans la vallée voisine de Risoul, un échauffement musculaire et un bisou à ma femme qui fera presque la montée à pied depuis le pont sur le Crévoux, le menu du jour est affiché.
1660m sur le pont, 1860 au pont du Réal et 2 kms parcourus. 10% le ton est donné, ce sera comme ça jusqu'au sommet.

souvenir et respect à ces hommes

Pour mémoire
"Aux pieds du col du Parpaillon, dans le hameau de la Chalp, un camp d'Espagnols a été installé au début de l'été 1939. Ils avaient été envoyés dans les Hautes-Alpes en vue d'être employés pour l'entretien et la réfection de routes présentant un intérêt militaire dont celle du col du Parpaillon.
Les réfugiés espagnols sont logés sous tentes, à proximité de l'auberge de jeunesse de Crévoux qui servait d'infirmerie.
La « cabane des Espagnols » servait d'abri pour les outils du chantier. L'auberge et l'abri se situaient en bas du col, pour se protéger des températures peu clémentes et pour bénéficier de plus d'espace. Ces travailleurs « volontaires », resteront enfermés, séparés de leur famille et sous bonne garde militaire. Ils ont été employés à une série de travaux d'intérêt national." 

La route, asphaltée jusqu'à la cabane des espagnols devient un bon chemin carrossable et s'élève dans la forêt de mélèzes roussissants avec l'arrivée de l'hiver. Bien que cyclable aisément avec mon VTT je salue le courage de certains confrères des cent cols qui font l'ascension en randonneuse. Moi je suis au maximum sur mon vélo et mon petit plateau de 22.

cabane sans nom à l'entrée du vallon des Eyguettes
2000m, une altitude toujours délicate pour moi. Mais bizarrement tout va bien, la montée se passe bien et je m'émerveille du paysage qui doucement au sortir de la forêt dévoile mon objectif du jour.
Un sifflement, étonnamment une marmotte profite encore des derniers rayons de soleil avant de se terrer pour les 6 prochains mois. 

La température, en ce mi-octobre, commence a s'élever et je regrette d'avoir choisi le cuissard long. Montant sans casque, c'est un bon coup de soleil sur le crane qui me sera donné en punition.
Autel en plein air
Mais je me confesse à cet autel en plein air en invoquant les cieux de me donner l'énergie pour continuer et terminer cette ascension qui est mon objectif de cette année. Je vais bientôt franchir les 2200m et tout va bien, la forme est là.
Je pense à ma femme qui monte avec Uber, mon vieux compagnon, et qui doivent être au pont du Réal mais impossible de la joindre, le téléphone n'est pas encore arrivé ici. Je continue donc mon cheminement, le paysage change à chaque virage et l'émerveillement est omniprésent à chacun d'eux.

la montagne de Parpaillon


Je cherche, j'essaie de deviner, j'imagine? Où peut-il bien se situer ce tunnel? à droite? à gauche? au centre?

2200m, 2600m il est quelques part par là? Il n'y a qu'une route, je ne peux pas me tromper? Je continue et au virage suivant les hypothèses sont remises en cause. Pourtant il doit-être là à portée de fusil?
la cabane des l'Ecuelles au pied du col Girabeau
Encore 70m de D+ et je passerai les 2400m, le souffle est court. Il me semble que je n'ai plus d'oxygène. Je respire, je souffle, mais rien y fait l'air me manque. La pose s'impose, un ravitaillement en sucre pour terminer ce défit contre moi même. Je marche, je me remotive, encore 250m et 2 kms, je programme mon parcours virage après virage. Le chemin après avoir gelé, "décapi" la glaise noire colle aux pneus, le vélo a soudain pris 2 kg. Chaque coup de pédale devient plus dur que le précédent, mais l'arrivée se profile et j'apprécie ce dernier effort en devinant le but caché derrière celui-ci ou celui-là presque dernier virage.
l'entré nord du tunnel
 

Pour enfin découvrir l'entrée nord du tunnel enneigée. C'est a pied que je parcours les 100 derniers mètres car le gèle a rendu le chemin très glissant et compte tenu de mon état de fatigue mon équilibre est des plus précaire.

Je remercie les cieux et très vite j'enfile un blouson pour ne pas prendre froid devant l'entrée du tunnel qui génère un fort courant d'air venu de l'Ubaye voisin. J'avais prévu un éclairage puissant pour traverser le tunnel, prévenu de l'état du cheminement dans celui-ci. Les premiers 50m sont plus que conforme à la description que j'en avais avec en plus un sol complètement gelé et glissant. Moitié à pied, moitié a vélo je débouche coté Ubaye émerveillé comme un enfant qui vient de voir la Lune.
la sortie sud

Après la série de photos souvenir coté sud, il me faut rebrousser chemin pour retrouver les miens qui doivent être aux alentours du col Girabeau. Je perçois au bout du tunnel une luminosité importante, le soleil? impossible coté nord, soudain un vacarme assourdissant, la lueur augmente, une lueur non deux et ce bruit qui s'amplifie! Un 4x4 énorme surélevé d'une galerie de toit chargée qui passe juste sous la voûte et qui fait tomber sur son passage tous les stalactites de glace à son passage. Je me plaque contre la paroi, le véhicule s'avance, il me croise et la fenêtre s'ouvre pour m'affubler d'un "BONCHOUR" auquel je n'ai même pas répondu compte tenu de mon angoisse a ce moment là.
l'entrée sud coté Barcelonnette


Finalement ce moment de "fun" et stress trouve son épilogue lorsque j'entrevois le jour coté nord. Il est temps maintenant de mettre le casque, se vêtir chaudement, baisser la selle du vélo et entamer cette longue descente, facile mais fatigante qui me ramène à 2300m pour retrouver ma femme et mon chien, las de m'attendre qui commençaient de redescendre. J'aurai mis près de 3 heures pour gravir ce col et moins d'une heure pour le redescendre. La vie n'est pas juste.